Mort de Rafaël Puyana

Nous venons d’être informés par Skip Sempé de la mort de Rafaël Puyana le 1er mars.
Celui qui fut le dernier élève vivant de Wanda Landowska aux Etats Unis  était né en 1931 à Bogota.
« Sa passion pour le clavecin lui avait été « inoculée » à la lecture d’un « petit bouquin », offert par son grand-père lettré, sur la grande pianiste et claveciniste polonaise Wanda Landowska, puis à l’écoute d’un enregistrement pirate – édité au Chili – de cette même artiste. Séduit, le jeune homme deviendra son élève à New York, lui que sa famille avait pourtant envoyé suivre des études de gestion et commerce à l’université de Boston… » (Emmanuelle Giuliani – La Croix)
Il découvre Wanda sur la scène de Carnegie Hall avant de passer sept années à Lakeville auprès de celle qu’il appelait son « Maître » (« Une dame nommée Wanda »).
Installé à Paris en 1961 il étudie avec Nadia Boulanger. Il fut l’interprète de Poulenc (Concert champètre) et de de Falla (El Retablo de Maese Pedro) ainsi que de compositeurs contemporains (Mompou, Louvier ou Montsalvarge) qui lui dédièrent plusieurs de leurs œuvres.
Il joua en concert avec Ségovia au festival de St Jacques de Compostelle, avec Stokowski, Menuhin ou OIstrakh.
Il s’est produit dans de nombreux festivals et a assuré pendant plusieurs années la classe de clavecin du  Cours Manuel de Falla de Grenade.
Il fut le fondateur du Festival international de Clavecin dans le cadre du Festival Estival de Paris.
A l’occasion du tricentenaire de la mort de Scarlatti en 1985 il fut choisi comme interprète des Sonates dans deux longs métrages produits par la BBC et la Radio télévision espagnole. (Les traverses de l’Histoire / Radio France)
Il avait accordé un entretien à Krysina Maidt-Zinke dans le Suddeutsche Zeitung en mai 2011. Il évoquait,  à la terrasse de la brasserie « Le Dôme » où il est un habitué et où il va même aller jusqu’à laisser son homard refroidir (sic), les souvenirs qui  l’accablent au point de laisser jaillir ses larmes :
« Elle était, dit-il de Wanda,  d’une patience infinie tout autant que d’une exigence absolue, la« Grande Wanda » et elle permettait, par sa simple
présence, de transformer l’horreur en beauté « .
Il lui reste redevable de l’avoir conduit à consacrer sa vie à la « méprisable » sonorité des clavecins allemands (dont il posséda lui-même le mythique et légendaire 3 claviers que Hass fabriqua en 1740) et de lui avoir fait comprendre que Bach était « Le Plus Grand de tous « .
Rappelons enfin qu’il avait adressé à Daniel Marty un message de soutien à l’occasion de la soirée de gala à St-Leu-la-Forêt du 16 octobre 2009